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Numéro 1

Éditorial: À nos casseroles !

Yves-Marie Abraham

S’offrir une échappée belle! Pour respirer un peu dans une université menacée d’asphyxie par les diktats de la marchandise. Pour ne pas désespérer totalement face aux conséquences désastreuses de notre civilisation. Pour tenter de concevoir malgré tout des collectivités humaines plus justes, plus émancipatrices, plus viables. Telle est la raison d’être de cette revue créée par des étudiant.e.s et dédiée à la réflexion sur le thème de la décroissance conviviale.

 

Signe d’espoir? Ce projet a été réalisé dans le cadre d’un cours non-obligatoire offert à la Maîtrise en sciences de gestion à HEC Montréal. Personne n’a donc été forcé d’y participer et beaucoup ont donné de leur temps bien au-delà de ce qu’exige un travail de session. Un constat s’impose : le nombre de jeunes femmes et de jeunes hommes qui ne s’accommodent plus de l’ordre en place et souhaitent ardemment changer ce monde ne cesse d’augmenter, y compris à HEC!

 

Pour ce premier numéro de « L’échappée belle », nous avons décidé de travailler sur l’un de nos besoins les plus élémentaires : se nourrir. Et nous nous sommes posé essentiellement deux questions. D’une part, qu’est-ce qui dans notre alimentation actuelle s’avère intenable sur le plan écologique, injuste sur le plan social, aliénant sur le plan politique ? D’autre part, en quoi pourrait bien consister un système alimentaire conforme aux trois impératifs de la décroissance : produire moins, partager plus, décider vraiment?

 

Travaillant par équipe de deux ou trois personnes, les étudiant.e.s ont rédigé dix articles que nous avons jugé dignes d’être publiés, sur des sujets aussi cruciaux que l’alimentation en conserve, la surpêche, le contrôle des semences, le modèle agricole cubain, la permaculture ou encore le dumpster diving. Ces textes sont complétés par des dessins originaux de Valentine Abraham et par un test de connaissance qui permettra aux lecteurs de savoir où ils en sont (avant et après lecture) concernant les thèmes abordés dans ce numéro.

 

Serge Mongeau, qui nous fait l’honneur de postfacer ce travail, le souligne avec malice : il reste « beaucoup de pain sur la planche » avant d’en arriver à un système alimentaire libéré de l’impératif de la croissance et de ses effets pervers. Il faut donc sans plus attendre se remettre à nos casseroles. Elles constituent en effet de merveilleux outils, permettant à la fois de reprendre le contrôle de ce que nous mangeons et de préparer des plats à partager avec nos semblables, fondement véritable de toute sociabilité. Mais elles peuvent aussi servir à contester bruyamment l’ordre établi.

Notes

[1] Je tiens à remercier ici Jean-Pierre Béchard, directeur du département de management à HEC Montréal, pour son soutien financier à la fabrication de cette revue.

Commentaires
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Papy Stéphanie
06 mai 2016
De tout coeur avec vous et tiens à vous remercier pour votre travail et l'énergie que vous consacrez pour un monde meilleur... bel optimisme un nouveau mode de vie est nécessaire. Merci à tous
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